Prise de décisions
business - strategies - decisions
La prise de décisions est la première source de stress chez le dirigeant.
Dans cet article, nous allons identifier les freins à la prise de décision pour aider à les lever et faire les bons choix pour son entreprise.
Vous trouverez ci-dessous la vidéo associée.
Le trop plein d'options
Nous vivons dans une ère de sur-sollicitation permanente, d’infobésité, où nous sommes soumis à longueur de journée à des choix qu’ils soient anodins ou lourdes de conséquences. Tout est devenu choix avec un nombre sans cesse croissant d’options.
Sauf qu’à force de sollicitations constantes, notre cerveau est vite saturé d’options et de possibilités qui compliquent davantage chaque décision à prendre.
Le saviez-vous ? Ne serait-ce que pour la nourriture, nous avons environ 226 pensées par jour, soit une pensée toutes les 4,5 minutes !!!
A tous ces choix quotidiens s’ajoutent les choix au niveau de sa carrière, de son évolution professionnelle et aussi pour son entreprise.
Ces sur-sollicitations augmentent considérablement la charge mentale et le sentiment d’isolement des dirigeants et indépendants.
La peur de se tromper de choix
Une des causes de la difficulté de faire des choix est la peur de faire le mauvais choix.
Si la représentation de l’erreur et de l’échec commence tout doucement à évoluer en France, elle demeure encore connotée négativement. Il suffit de se rappeler des bancs de l’école où l’enseignement ne se faisait pas sous forme d’investigations, de recherches, de tests, d’erreurs, de réajustement… Non, il fallait trouver la bonne réponse et nous étions récompensé pour ça.
Bon / Mauvais choix
Contrairement à l’école, dans l’entrepreneuriat, il n’y a pas de bonnes réponses toutes faites ! Il faut faire des choix, tester, analyser les résultats et réajuster.
Avant de voir le résultat des actions mises en place, il est difficile de savoir à l’avance si le choix était le bon ou pas. Et, bien souvent, il n’y a pas de solution parfaite. Pourtant, beaucoup de porteurs de projet et d’entrepreneurs novice partent dans une quête sans fin du choix parfait dans l’absolu.
Partez du principe qu’un choix sera souvent meilleur qu’un non choix. Et peu importe le résultat, il vous fera avancer et vous élever en terme de compétences.
Rassurez-vous, il existe bien des outils pour vous aider à faire le bon choix. Je vous en proposerai lors de la web-conférence du dimanche 12 février 2023 !
Les conséquences de mauvais choix
Passé l’acceptation de ne pas savoir à l’avance si les choix sont les bons ou pas, il y a aussi la peur des conséquences.
Que va-t-il se passer si je me trompe dans ma décision ? Quelles vont être les conséquences pour mon entreprise, mes salariés ou collaborateurs, mon image, mon estime, etc. ?
Chez certaines personnes, le cerveau va créer des scénarios catastrophiques plus ou moins réalistes. Ces projections sont saines et nécessaires.
Cependant, s’il est intéressant d’imaginer les différents scénarios possibles, il est important de s’intéresser à la probabilité et au réalisme des ces projections.
Et dans tous les cas, ils doivent aider à prendre des décisions éclairées et non figer les décisionnaire dans un immobilisme dont les conséquences peuvent être bien pire que les coûts des mauvaises décisions.
La peur de prendre des risques
Qui dit prise de décision importante dit prise de risques.
Nous ne sommes pas tous égaux face à la prise de risques. Il y a une part individuelle mais l’attitude face à la prise de risques est aussi liée à l’éducation, aux expériences de vie, au niveau de confiance, estime de soi…
A cela s’ajoute le fonctionnement même du cerveau humain. Des informations entrent et sont traitées dans le cerveau. Cependant, il existe des mécanismes, des schémas de pensées qui peuvent tromper les raisonnement et conduire à des comportements, notamment des prises de décisions, issues de raisonnements biaisés : ce sont les biais cognitifs.
L'aversion pour la perte :
Vous êtes entrepreneur et avez investi du temps, de l’argent, de l’énergie… pour bâtir votre business, pour arriver là où vous en êtes aujourd’hui.
Vous êtes salarié et avez fait des années d’études, des sacrifices pour obtenir le poste des lequel vous êtes actuellement.
Peu importe votre situation, il y a cette phrase qui traverse votre esprit : Je n’ai tout de même pas fait tout ça pour rien !
Théorisée par Daniel Kahneman et Richard Thaler, l’aversion à la perte est un biais cognitif qui pousse les individus à renoncer à des gains même conséquents, s’ils ont quelque chose à perdre.
Ne dit-on pas : « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » ?
Sans compter que vous êtes encore dans votre situation actuelle car il y a des avantages que vous ne souhaitez pas perdre. Par le biais d’inertie, vous allez préférer le statu quo plutôt que d’aller vers une nouvelle situation qui peut pourtant offrir plus d’avantages.
L'aversion pour l'ambiguïté
Il y a deux types de situations. Les situations où les résultats sont connus ou prévisibles, notamment en terme de probabilité. Et les situations où l’issue n’est pas connue ou incertaine.
Dans le premier cas, le concept d’aversion à la perte peut entrer en jeu. Dans le second cas, les difficultés de prises de décisions peuvent être liées à l’aversion pour l’ambiguïté.
Dans nombre de prises de décisions, l’issue n’est pas modélisable ou incertaine. La prise de décision est alors plus difficile à prendre.
Aussi, moins la situation de départ est ambiguë, plus le choix s’avère ardue, comme quitter un poste de salarié pour se mettre à son compte.
L'aversion pour le regret
Modélisée par Loomes et Sugden (1982), l’aversion au regret est la peur de regretter ses décisions, de ne pas avoir choisi la bonne solution. A cela s’ajoute la peur de regretter les autres choix délaissés.
« Choisir c’est renoncer. »
Lors d’une prise de décision, les différentes solutions sont étudiées. Parfois, différentes idées sont intéressantes, d’autres fois, il y a un coup de coeur émotionnel qui fait pencher la balance d’un côté mais le rationnel conduit à un autre choix.
Les idées ou solutions mises de côtés peuvent être source de regrets.
La peur de réussir
Plus étonnant, la peur de réussir peut être un frein pour certains. Dans la société française, il y a une ambiguïté autour de la notion de réussite. Tout le monde veut réussir mais tout le monde n’ose pas forcément l’avouer.
Je n’ai jamais croisé une seule personne qui m’ait un jour dit « Moi, mon objectif dans ma vie est d’échouer ». Vous en avez croisé ?
L’image de la réussite
Que vous évoque le mot « réussite » ?
Si chacun a sa propre définition de la réussite, les représentations populaires la corrèlent avec la réussite financière, sociale, certains métiers… Et ces images peuvent venir en conflit avec votre système de valeurs : Il faut être un requin pour réussir, l’argent de ne fait pas le bonheur, les personnes qui ont réussi sont arrogantes et orgueilleuse…
La peur du changement
Réussir, et prendre des décisions de manière générale, amène des changements. Nous l’avons vu, le cerveau préfère le connu à l’inconnu.
Dans certaines cellules familiales, la réussite n’est pas toujours bien vue car associée à une classe sociale différente (les riches, les bourgeois, les patrons…) et à des comportements négatifs (arrogant, radin, exploitant, arnaque, hautain…). Certains peuvent alors se trouver en conflit de loyauté avec leur propre famille ou leur entourage et avoir peur de « trahir » leurs proches, leurs amis, leur éducation… Ce conflit de loyauté peut aussi entrer en jeu dans certaines familles d’une classe sociale élevée qui peuvent avoir des frictions avec l’idée que leur enfant deviennent artisan, artiste ou d’autres corps de métiers.
Selon l’image de la réussite dans l’entourage et notre propre tête, certains vont alors avoir peur de devenir ce c*****d méprisant, de se transformer.
Le mérite
Certaines personnes peuvent aussi vivre un conflit interne concernant le mérite : Qui suis-je pour prétendre à cette situation, ce succès, ce bonheur ? Comme si la réussite était un privilège réservé aux autres.
Il y a dans la société un implicite entre labeur et travail, travail et mérite. Et il y a une forme d’injustice car nous ne naissons pas tous avec les même capacités, dans le même milieu, avec le même capital culturel et/ou économique de départ.
Paradoxalement, chez ces mêmes personnes, la notion de respect de chacun et l’idée que tous méritent de réussir est bien présente.
De mon point de vue, je considère que tout le monde mérite de réussir et d’être heureux indépendamment de sa situation ou milieu d’origine. Vous faites partie des « autres », de « tout le monde » et chacun le mérite, ni plus, ni moins.
La peur des conséquences de la réussite
La réussite implique aussi des conséquences qui peuvent faire peur : la pression, les responsabilités, l’image publique…
Si certaines personnes ont des difficultés à s’exposer publiquement dans une vidéo, par exemple, de peur d’être perçues négativement par le public, d’autres redoutent la perte de la liberté et des responsabilités associées à une image publique et/ou la réussite.
En conclusion
De nombreux paramètres entrent en jeu lors d’une prise de décision importante.
Que ce soit des facteurs internes, externe ou lié au fonctionnement de notre cerveaux, ces éléments peuvent rendre la prise de décisions difficile.
Dans les prochains articles, je partagerai avec vous des conseils pour bien prendre vos décisions, ainsi que les erreurs à éviter.
Pour aller plus loin :
Nous organisons une web-conférence GRATUITE sur la thématique de la prise de décision le dimanche 12 février 2023 à 18h.
Je partagerai avec vous des conseils pour prendre les bonnes décision dans votre business !
Sources
- Rationalité, non-rationalité et théorie prospective : un programme de recherche sur la gestion des crises internationales
- Nivoix, S. (2008). L’aversion au risque : pourquoi est-ce si difficile à mesurer ?. Management & Avenir, 15, 65-78.
- Sébastien Bohler, Le Bug Humain, 2019
- Renata Salecl, La tyrannie des choix, 2011
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